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iv. — les repenties.

Comment elles finissent. — Petits métiers. — Le chantage. — Fondations religieuses. — Détruites par la Révolution. — Les refuges. — Dames diaconesses. — Asile de Reuilly. — Propreté protestante. — Élévation morale. — Ouvroir de Notre-Dame de la Miséricorde. — Insuffisance du local et des ressources. — Résultat. — Le Bon-Pasteur. — Esprit mystique. — La règle. — Le début. — Chemiserie. — Retour vers l’enfance. — Maternité brisée. — Noms de convention. — Les trois classes. — Les dames de l’œuvre du Bon-Pasteur. — Dévouement. — Aspiration vers la vie de campagne. — Dialogue. — Hors la loi. — Congrès médical de 1867. — L’opinion de la science. — Addition proposée à l’article 384 du code pénal. — La législation actuelle suffit à la répression. — Arrêt de la cour de cassation. — Il n’est que temps d’aviser.


Comment finissent-elles, ces femmes auxquelles on pourrait presque toujours appliquer la jolie épitaphe de la danseuse romaine : Saltavit biduo et placuit ? C’est là le profond mystère que nul encore n’a pu pénétrer. Selon le degré de l’échelle où le hasard, le bonheur, la mauvaise fortune les ont placées, elles tombent plus ou moins bas. Celles qui, économes et prévoyantes, continuent jusqu’à la fin à vivre dans l’opulence, sont extrêmement rares ; on les cite, on s’étonne de leur luxe, mais on ne réfléchit pas que, pour une qui a réussi, dix mille sont mortes dans la misère et l’abjection. Bien souvent les plus heureuses et les plus riches ont, malgré leur grande expérience du cœur humain, une heure de folie pendant laquelle, vieilles, fanées, délaissées, elles épousent quelque tambour-major, quelque jeune coiffeur, ou un agent d’affaires véreuses, qui dans l’argent ne voit que l’argent et non la source d’où il est venu.

Beaucoup, dans une catégorie moyenne, arrivent, sur leurs économies ou grâce aux largesses d’un ancien amant généreux, à établir un cabinet de lecture, un débit de parfumerie, une boutique de lingerie, un magasin de modes ; il y en a parmi les ouvreuses de loges,