sans doute, mais aussi parce qu’elles ont soif d’une considération qui leur a toujours manqué.
iii. — les insoumises.
Le nombre des femmes sur lesquelles la police étend son action est extraordinairement restreint et ne correspond guère à l’opinion reçue. Au 1er janvier 1870 on en comptait 3 656, dont 2 590 isolées et 1 066 dans les cent cinquante-deux maisons actuellement ouvertes[1]. Depuis vingt ans, la diminution est notable ; on peut en juger par ce fait que, en 1852, il existait deux cent dix-sept maisons à Paris. Un moraliste superficiel peut s’en réjouir et voir là une preuve de l’amélioration des mœurs publiques ; il faut s’en affliger, au contraire, car cet état de choses indique une démoralisation croissante et des plus dangereuses. Il faut d’abord constater que les filles soumises ont une tendance prononcée depuis quelque temps à quitter les maisons où l’administration a, pour les retenir, un intérêt facile à comprendre ; elles cherchent maintenant, bien plus volontiers qu’autrefois, l’isolement et cette sorte de liberté rela-
- ↑ Plusieurs de ces maisons ont dû être évacuées ou ont été détruites pendant les deux siéges que Paris a supportés. Il n’en existe plus que cent quarante aujourd’hui (décembre 1871).