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dispensaire, qu’il fallait par tous les moyens les y attirer, que la multiplicité des visites serait un bienfait pour la population, il abolit la rétribution exigée depuis 1802, et greva son budget, à partir du 1er janvier 1829, de tous les frais de ce servie spécial. En 1830, le dispensaire quitta la rue Croix-des-Petits-Champs, et fut placé dans les bâtiments mêmes de la Préfecture de police, où il fonctionne encore aujourd’hui.

Obéissant aux impulsions d’une morale supérieure, dédaignant l’opinion de certains législateurs à esprit étroit, qui voudraient ne considérer le mal produit par la débauche que comme la punition de celle-ci, l’administration agit sans parti pris : elle combat la contagion partout où elle peut l’atteindre, ne se préoccupe que de la santé publique, et fait bien. Autrefois on envoyait les femmes malades à l’infirmerie de la Petite-Force, et, lorsque la place y manquait, dans les hôpitaux. En ce dernier cas, la situation était fort douloureuse : leurs compagnes de dortoir les insultaient, et parfois même refusaient de les tolérer au milieu d’elles. On avait essayé de parer aux inconvénients reconnus en réservant l’hôpital du Midi pour certaines maladies, en consacrant Lourcine à la médication des femmes ; mais l’administration comprit qu’elle devait avoir un local à elle, directement placé sous son contrôle, et où elle enverrait les femmes signalées par le dispensaire. Le 23 juillet 1834, le conseil municipal vota les fonds nécessaires à l’établissement d’une infirmerie dans la maison de détention de Saint Lazare ; les travaux furent exécutés pendant l’année 1835, et, le 8 février 1836, la nouvelle « renfermerie », comme on eût dit au moyen âge, fut inaugurée.

Vastes, très-aérées, dominant de larges cours, les salles peuvent contenir normalement trois cents malades, et trois cent soixante dans les jours d’encom-