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Paris à cheval, suivent la route qui les conduit aux halles, les boutiques s’ouvrent, la circulation est rétablie et la vie urbaine reprend possession de la place dont elle a été sévèrement éloignée depuis la veille. Tout le jour, des curieux stationnent sur les trottoirs et cherchent en vain quelque trace de l’événement de la nuit.

iv. — les delenda.

La pose. — Le mot de la fin. — La peine de mort n’est plus que rarement appliquée. — Statistique. — « Ne faites pas l’enfant ! » — Le costume des exécuteurs et des aides. — Ce qu’on a déjà supprimé. — Cruautés inutiles. — Lenteur du trajet. — Modifications indispensables. — Exécutions à huis clos. — Exemple nul ou pernicieux. — État cérébral des suppliciés. — L’abolition. — Un mot d’Adrien Duport. — Legs du moyen âge.


Tous les condamnés ne meurent pas avec autant de simplicité et de résolution que celui dont j’ai parlé. Verger se roula par terre, lutta, se débattit, et quand il comprit que rien ne pouvait le sauver, entra dans une décomposition telle et si rapide, que la vie parut l’avoir abandonné avant qu’il fût mort. Lemaire, qui tuait afin que son nom fût mis dans les journaux, se jeta de lui-même avec frénésie sur la bascule. La Pommeraye, livide et morne, ne dit pas un mot ; il était si affaissé qu’on put croire qu’il n’avait plus conscience ni de lui-même, ni des faits extérieurs. Troppmann passa par des alternatives d’affaissement et de résignation ; jusqu’à la dernière minute il mentit et essaya de poser.

Quelques-uns, le peut-on croire ? cherchent le mot de la fin ; ils l’ont trouvé, façonné depuis longtemps et le prononcent face à face avec la mort. Avinain, qui insulta l’exécuteur et vomit contre lui des injures qu’on ne peut répéter, en gravissant les degrés, voyant les soldats qui entouraient l’échafaud, s’écria : « Adieu, en-