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procureur général, agissant immédiatement et d’urgence par l’un de ses substituts, adresse alors sept réquisitoires : 1° au préfet de police, pour lui donner avis et le mettre à même de prendre les mesures nécessaires au maintien de l’ordre, avant et pendant l’exécution ; 2° à l’aumônier, pour l’inviter à se rendre à la prison quelque temps avant l’exécution, afin d’assister le condamné dans ses derniers moments ; 3° au commandant de la gendarmerie de la Seine, afin qu’il ait à envoyer un piquet de six hommes à cheval au rond-point de la Roquette pour maintenir le bon ordre pendant les préparatifs de l’exécution ; plus un piquet de vingt hommes, également à cheval, pour prêter main-forte à l’exécution, « après laquelle quatre hommes escorteront le cadavre jusqu’au lieu de sa sépulture ; » 4° au charpentier des travaux du département de la Seine, lui enjoignant de dresser l’échafaud à l’heure et au lieu indiqués ; 5° au directeur de la Roquette, pour qu’il ait à livrer le condamné à l’exécuteur ; 6° au même directeur, pour qu’il ait à tenir prêt un local où le greffier de la cour impériale devra dresser le procès-verbal de l’exécution ; enfin le septième, qui est ainsi conçu : « L’exécuteur en chef des arrêts criminels de la cour impériale de Paris extraira demain, tel jour de ce mois, de la maison du dépôt des condamnés, le nommé N…, et le conduira à… heures précises du matin, au rond-point de la rue de la Roquette, où il lui fera subir la peine de mort prononcée contre lui par arrêt de la cour d’assises, le…, pour assassinat. »

Une heure après que ces sinistres formules ont été écrites et signées, elles sont parvenues à destination ; c’est le soir, au dernier moment, que les dépêches sont expédiées, afin que Paris ignore le plus longtemps possible l’exécution qui se prépare.