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veulent élever leurs instincts pervers, leur lâcheté devant le travail quotidien, leur énergie passagère pour le meurtre, leur faiblesse constitutionnelle dont ils ne savent sortir que par des accès de frénésie, ils veulent dans un langage déclamatoire élever toutes ces hontes à la hauteur d’un principe et dire qu’ils sont en guerre avec une société où le pauvre ne trouve pas sa place. Fadaises et sottises que tout cela ! Dans une société aussi profondément démocratique que la nôtre, où des garçons de café sont devenus rois, où des fils d’aubergistes ont été ministres, où des enfants trouvés ont été des savants illustres, il y a place pour tout le monde. Les théoriciens du vice à outrance et du crime par compensation ne sont même pas dupes de leur propre mensonge : ils ont volé, ils ont assassiné, parce qu’ils étaient des misérables, et ils le savent bien.

ii. — les catégories.

L’argot. — Employé par les jeunes gens du monde. — La langue calo. — Etymologies. — Jeux de mots. — Spécialités. — Les faiseurs. — Victimes peu intéressantes. — Polkas. — Drogueurs de la haute. — Les chineurs. — Payez-vous. — Vol au poivrier. — Anges gardiens. — La tire. — Mimi Lepreuil. — Sa réponse. — La détourne. — Les parapluies. — À l’étalage. — Au radin. — À la vrille. — Casseurs de portes. — Le carreur. — Charité bien ordonnée. — Le diadème de la reine de Naples. — La haute pègre. — Cambrioleurs. — Jadin. — Le flic-flac. — Caroubleurs. — Coignard. — Beaumont. — Roulotiers de cambrouse. — Thiebert. — Le scionneur. — Le charriage à la mécanique. — Sabler. — L’escarpe. — Nourrisseurs. — Fileurs.


Ainsi qu’un peuple issu d’une même famille, les voleurs ont un langage particulier, langage pittoresque, très-imagé, qui, selon les circonstances, a fait des emprunts à bien des dialectes, et dont les origines semblent remonter aux compagnies franches qui se formèrent en France après la destruction de notre chevalerie aux grandes défaites du quatorzième et du quinzième siècle.