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ont fourni 171 194 journées de travail ; au 31 décembre, elle en renfermait 695[1]. L’expérience de Mazas a servi, et l’on a modifié certains aménagements de manière à les rendre plus pratiques. Le détenu couche sur un vrai lit, qui peut se relever et être fixé contre la muraille ; la table est un abattant qui s’appuie sur une potence de fer à charnière ; la chaise est remplacée par un escabeau ; le parquet est composé de feuilles de chêne disposées en point de Hongrie. De plus, chaque culte trouve un local spécial : ainsi il y a non-seulement la chapelle catholique, disposée de façon que les détenus des deux régimes puissent y assister ; mais un prêche cellulaire, un autre en commun, sont réservés pour les protestants, de même qu’une petite synagogue est consacrée aux israélites ; il faut les impérieuses nécessités de la prison pour que ces frères ennemis puissent vivre en si proche voisinage.

La partie de la prison affectée au régime en commun est établie selon le système auburnien, c’est-à-dire que les détenus y sont mêlés pendant la journée, dans les ateliers, dans les réfectoires et dans les préaux, mais que la nuit ils sont mis en cellule et dorment dans un isolement absolu, méthode fort bonne et qui mérite d’être généralisée en attendant que l’expérience ramène au régime exclusivement cellulaire. Un fait démontrera combien les progrès s’accomplissent lentement lorsqu’ils sont soumis au bon vouloir du budget. Cette prison est la seule, à Paris, qui possède un lavoir abrité, construit exprès, où les détenus peuvent, le matin, en sortant du lit, faire leurs ablutions. Et cependant les hommes à qui incombe la surveillance supérieure des prisons savent bien que la propreté, outre les avantages sanitaires qui en résultent, est pour ainsi dire la forme

  1. Le personnel du service de surveillance est composé de quarante gardiens, de deux sous-brigadiers et d’un brigadier.