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d’hui, grâce à des formes très-lentes, — Thémis est boiteuse, disaient les anciens, — à des prescriptions minutieuses, grâce aux garanties qui à l’audience entourent l’accusé, grâce au fonctionnement régulier et obligatoire du jury, grâce à la probité des magistrats et aux progrès incessants de la médecine légale, la justice offre chez nous toutes les conditions de sécurité désirables. Est-ce à dire pour cela qu’on ne commette point d’erreurs judiciaires ? Je voudrais pouvoir l’affirmer, mais des exemples restés dans toutes les mémoires, et qu’il serait facile de citer, prouvent que les magistrats et les jurés sont des hommes, et que, malgré la ferme volonté de bien faire, il est dans la nature humaine de se tromper ; néanmoins on peut croire que le nombre de ces erreurs, déjà peu fréquentes, tend chaque jour à se restreindre encore.

L’ensemble de nos lois pénales et d’instruction criminelle est bon ; ce serait exagérer que de le déclarer parfait. Nos codes seront améliorés, il n’en faut point douter ; on en a déjà arraché les feuillets où étaient inscrits les sinistres articles de la marque et de l’exposition publique ; d’autres peines trop violentes et disproportionnées iront rejoindre le fer rouge et le carcan. Toute génération doit travailler à donner de la justice une idée plus haute et plus abstraite, à prouver que la modération des châtiments amène l’adoucissement des mœurs et à faire triompher les nobles principes d’équité, qui sont la gloire d’une nation ; espérons que la nôtre ne faillira pas à ce grand devoir.

Appendice.En 1873, 22 402 individus ont été livrés au petit parquet ; 7 224 ont été relaxés par les substituts ; 1 363 par le juge d’instruction et 13 518 ont été placés sous mandats de dépôt. Le nombre total des affaires entrées au petit parquet a été de 20 593, sur lesquelles 6 903 ont été classées ; 2 756 renvoyées à