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lorsque l’on a exproprié les maisons qui s’élevaient dans la cour de la Sainte-Chapelle, maisons occupées en partie par des orfèvres et qui ont été jetées bas pour faire place aux chambres du tribunal correctionnel.

On profita des ravages causés le 10 janvier 1776 par un nouvel incendie, pour remanier le Palais et lui donner la disposition que nous avons connue ; mais par ses dimensions restreintes il était devenu absolument impropre à l’administration de la justice ; depuis quelques années, on l’agrandit, on le modifie de façon à le mettre autant que possible en rapport de capacité et de distribution avec les nombreux services auxquels il doit suffire. Lorsque les constructions, bien lentes à s’achever, seront enfin terminées, ce quartier de Paris aura un aspect qui ne fera pas regretter ce qu’on y voit aujourd’hui. Les bâtiments vermoulus de la préfecture de police auront été emportés dans le tombereau des gravatiers et le Palais s’ouvrira par une façade monumentale élevée devant la place Dauphine transformée en square. Elle existe déjà, cette façade, mais les perrons, à peine indiqués, ressemblent à deux gros moignons de pierre ; elle est encore presque entièrement dissimulée derrière les cahutes de planches et de torchis où la police est réduite à loger ses employés. Telle qu’elle est néanmoins, elle a une grandeur froide bien appropriée à la sévère idée de la justice, et elle est moins banale que la plupart des architectures dont il est de mode de nous encombrer aujourd’hui. Le monument sera de proportions très-vastes, car il doit contenir non-seulement le Palais, mais aussi la préfecture de police, le Dépôt et la Conciergerie. Malgré ses larges dimensions, ne sera-t-il pas promptement trop étroit pour abriter de si multiples services ? On peut le craindre et regretter que le Palais, prenant d’une part jour sur