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le plus près possible, on réunit tous les éléments de probabilité, on ordonne des recherches dans les lieux que les inculpés ont habités, et l’on assemble ainsi un faisceau de preuves qui aideront plus tard la justice à prononcer en connaissance de cause. Cette partie de l’administration est très-considérable, et quoiqu’elle ne soit en rapport avec les malfaiteurs que par les quinze ou vingt mille pièces — procès-verbaux, commissions rogatoires — qu’elle reçoit annuellement, elle n’a pas moins sur leur sort une influence extrêmement importante. Elle prépare jusqu’à un certain point l’œuvre de la justice et fournit à celle-ci les matériaux sur lesquels elle peut, en toute sécurité de conscience, appuyer ses décisions.

Les renseignements donnés par la préfecture de police relativement au personnel détenu dans les prisons, par le ministère de la marine en ce qui concerne les bagnes et les colonies pénitentiaires, par le ministère de la justice pour ce qui regarde les condamnations par défaut, sont centralisés au ministère de l’intérieur et servent à composer un document qui facilite singulièrement l’arrestation des coupables. C’est un cahier d’une soixantaine de pages environ et qui contient le nom et le signalement précis de tout individu contumace ou évadé. Ces feuilles signalétiques qui, selon les circonstances paraissent dix ou douze fois par an, sont envoyées, non seulement aux chefs des différentes sections de la police, mais à tous les tribunaux, à toutes les préfectures, à toutes les mairies, à toutes les gendarmeries de l’empire. Elles indiquent aussi, dans une annexe très-détaillée, les recherches qui doivent être opérées et les renseignements qui doivent être pris dans l’intérêt des familles : enfants égarés, jeunes filles enlevées, individus éloignés du pays natal, dont on ignore la demeure et dont la présence est utile sur tel ou tel point pour prendre posses-