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public. La mission de ces agents n’est pas seulement circonscrite aux halles et aux marchés, elle s’étend à tout Paris, à chaque boutique où l’on vend des denrées alimentaires, à chaque étal, à chaque cabaret, à chaque charrette à bras qui porte dans les rues des légumes, du poisson ou des fruits. Ils veillent sur la santé publique et saisissent impitoyablement toute marchandise avariée ou frelatée. À côté de ces agents qui, toujours en mouvement, sont à la recherche des contraventions qu’ils doivent réprimer, se placent les vérificateurs des poids et mesures[1] ; armés de l’ordonnance royale du 17 avril 1859, ils sont chargés de constater l’exactitude des poids, des balances, des mesures de capacité, et de rappeler au marchand, s’il était tenté de l’oublier, que, d’après l’article 8 de la loi, « tout instrument nouvellement acheté, neuf ou d’occasion, doit être immédiatement présenté au vérificateur de l’arrondissement pour y être marqué du poinçon de l’année. » Ces deux ordres d’agents assurent aux transactions, dans la mesure du possible, une sincérité absolue.

Le service général de l’approvisionnement comporte huit halles où se fait la vente en gros, cinquante-sept marchés de détail, un marché central pour les bestiaux, quatre abattoirs. Le personnel qu’occupent ces soixante-dix établissements est bien plus nombreux qu’on ne l’imagine à première vue, car il se compose environ de 30 000 personnes, qui sont toutes placées sous l’autorité de la préfecture de police en ce qui concerne leur industrie ou leurs fonctions. Ce sont, en de-

  1. L’origine de la vérification des poids et mesures remonte, en réalité, au fondateur même des halles de Paris. En 1220, Philippe-Auguste autorisa la corporation des marchands de la marchandise d’eau à établir des jurés-crieurs ; il leur afferma, pour la somme de 320 livres par an, les poids et les mesures et leur abandonna, comme équivalent, la haute police et la basse justice en cette matière. Voir Leroux de Lincy, Hist. de l’Hôtel de Ville, p. 110.