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avoir subi les essais et le poinçonnage de la garantie ; mais, comme le contrôle se paye, et que bien des marchands ne se gênent guère pour se soustraire aux mesures fiscales, une brigade volante de douze contrôleurs est chargée de visiter toutes les boutiques, tous les magasins où, sous une forme quelconque, on vend de l’or et de l’argent mis en œuvre. Ces agents ne procèdent jamais qu’accompagnés d’un commissaire de police, car parfois, trop souvent même, il faut dresser un procès verbal et opérer une saisie.

La garantie assiste aussi par un de ses représentants à toute vente publique, car les bijoux, les armes riches, les orfèvreries doivent, lorsque le poinçon qui les marque est périmé, être frappés d’un contrôle de recense (tête de girafe, tête de dogue). Il arrive fréquemment que ces sortes d’objets ne sont point au titre légal ; mais dès qu’ils offrent un intérêt quelconque de curiosité ou de sentiment, on les respecte et on les rend à leurs propriétaires. Après le décès de mademoiselle Rachel, on trouva chez elle une assez grande quantité de parures de théâtre en or bas, mis en couleur, et que l’artiste avait fait spécialement exécuter pour donner à ses différents costumes un plus grand caractère de réalité. Tous ces bijoux, considérés comme souvenirs, évitèrent le coup de cisaille réservé aux métaux que trop d’alliage rend inférieurs.

Le bureau de garantie, en tant qu’administration, ne relève pas de la commission des monnaies, il appartient aux contributions indirectes et dépend du ministère des finances, auquel il a rapporté, en 1868, la somme de 2 285 009 fr. 30 cent. Pour un impôt somptuaire, c’est un maigre produit, qui rémunère à peine l’État des soins qu’il prend afin d’assurer à tous nos ouvrages d’or et d’argent le titre qui seul leur donne une valeur commerciale.