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sont enfermés dans une armoire à triple clef, d’où ils ne sortent qu’en présence d’un agent de l’administration des postes, qui signe un récépissé extrait d’un registre à souche. En somme, la fabrication et la comptabilité des timbres-poste offrent autant de garanties que celles des monnaies. La consommation en augmente tous les jours, et si la progression continue dans les mêmes proportions, les ateliers vont bientôt devenir insuffisants. On peut voir le progrès accompli en dix ans. L’atelier de fabrication en a fourni 196 943 700 en 1858 ; en 1868, il en a livré aux postes 530 847 900 qui ont été payés 487 678 fr. 32 centimes. Cela est bon signe, et prouve que la population française se décide enfin à apprendre à lire et à écrire[1].

Quoique le bureau de la garantie appartienne aux constructions mêmes de l’Hôtel des Monnaies et fasse corps avec elles, l’entrée en est située rue Guénégaud ; un long couloir, beaucoup trop bas de plafond, et dans lequel un homme portant un crochet chargé de grandes pièces d’orfèvrerie ne doit passer qu’avec peine, conduit jusqu’au bureau même, qui s’ouvre par une caisse où l’on enregistre toutes les matières précieuses apportées et destinées à recevoir le poinçon du contrôle. Les pièces reçues le matin sont vérifiées et rendues le jour même. C’est là, dans une sorte d’antichambre, que les apprentis, les garçons de magasin, attendent les bijoux qu’ils doivent enfermer dans la boîte de fer rattachée à leur cou par une chaîne solide.

Lorsque les matières ont été inscrites, elles sont envoyées, ayant chacune un bulletin indicatif, à la salle des essais, où, devant des établis, des hommes silencieux sont assis ayant près d’eux les instruments spéciaux qui leur sont nécessaires. Sur toute pièce assez considérable

  1. Voy. Pièces justificatives, 6.