il est payé en raison des quantités qu’il livre et garde à sa charge les machines et les ouvriers.
En somme, ces ateliers spéciaux ressemblent à ceux d’une imprimerie ; les machines jouent sans tapage inutile ; les rouages ont des mouvements d’une douceur qui ne laisse pas soupçonner la force mise en œuvre. Là tout se fait rapidement et en silence. Les feuilles du papier particulier, fourni par la maison Lacroix d’Angoulême, sont comptées et soumises, avant toute autre opération, à un vernissage qui se fait à la presse mécanique. Un enduit incolore et dont la composition doit rester secrète est étendu sur une des faces de la feuille. Ce vernis, qui ne modifie en rien l’aspect du papier, rend toute contrefaçon à peu près impossible. Non-seulement il permet de donner une finesse presque inimitable à l’empreinte, mais encore il reçoit directement cette dernière, et si, malgré l’extrême ténuité de ce vernis, on pouvait l’enlever, on enlèverait du même coup l’effigie, et l’on n’aurait plus entre les mains qu’un carré de papier bleuâtre portant une tache au lieu du profil dont il offrait l’image.
Lorsque le papier est ainsi préparé, les feuilles sont comptées de nouveau, et enfermées pour être distribuées selon les besoins du service. Deux planches sont réunies côte à côte dans un châssis après qu’on les a nettoyées à la benzine pour enlever toute trace de corps gras qui pourrait les maculer. À l’aide d’un rouleau, on les imprègne régulièrement d’une couche de couleur qui varie selon la catégorie de timbres qu’on veut obtenir ; puis on tire à la presse à bras ou à la presse à vapeur. Dans ce dernier cas, l’encre est mécaniquement appliquée sur les planches comme sur une presse d’imprimerie ordinaire. Chacune des feuilles complètes, imprimées, contient 300 timbres, divisés par une marge blanche en cadres de 150 chacune. Lorsqu’elles sont