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bénédictions du ciel. C’est par millions qu’on en fabrique ; la vertu inhérente à ces amulettes n’a rien à faire sans doute avec le métal dont elles sont composées : si l’or ou l’argent en constituent la matière, elles sont aussi minces que possible, et réduites à l’épaisseur d’une simple pellicule ; le plus souvent elles sont de zinc, de plomb ou de cuivre. Elles affectent toutes les formes, rondes, carrées, ovales, en losange, et ressemblent, dans les mannes qui les contiennent, à des écailles irrégulières de poisson. C’est, dit-on, un excellent commerce ; on peut le croire sans peine à voir les masses considérables que la Monnaie en fournit (4 155 550 en 1868).

Pour ces petits objets, un seul coup de balancier suffit ; mais il n’en est plus ainsi dès qu’il s’agit d’une médaille dont l’ampleur atteint seulement le module d’une pièce de cinq francs. Là, parfois, il faut plusieurs passes ; une passe se compose de trois coups de balancier et d’une recuite, car, pour les médailles comme pour les lames, le métal, écroui par les chocs successifs qu’il a reçus, a besoin d’être exposé au feu pour redevenir malléable. La médaille dont l’empreinte n’est encore qu’ébauche est noire lorsqu’elle sort du four ; elle est fourbie avec soin et n’est remise au balancier qu’après être redevenue brillante. On la réengrène alors, c’est-à-dire qu’on la fait rentrer dans les coins de façon que les parties saillantes en remplissent exactement les parties creuses. Le nombre de passes nécessaires pour la rendre parfaite est considérable. La médaille commémorative de la loi du 11 juin 1842 sur les chemins de fer a supporté 120 passes, qui représentent 118 recuites et 360 coups de balancier. Elle est célèbre du reste, tant par sa beauté que par ses dimensions. C’est la plus grande qui soit jamais sortie des ateliers de la Monnaie. Je me souviens d’en avoir vu un exemplaire en