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permit de rencontrer le sol profond, sur lequel on a élevé, sans communication avec les parois, un massif en pierres de taille surmonté d’une épaisse plaque d’ardoise supportant une table de fer où la machine est scellée. De cette façon, grâce à son piédestal dressé dans un vide où se perdent les ondulations des bruits extérieurs, elle n’est jamais émue par les rumeurs du dehors, et son mécanisme délicat échappe à toute perturbation.

Sa précision est telle, qu’on peut la dire absolue, et le résultat qu’elle procure dépasse tout ce qu’on peut attendre de l’ouvrier le plus expérimenté. Tandis que celui-ci n’arrive guère à rebuter que quatre pièces sur cent, la machine Napier en rejette vingt. Elle apporte donc une sécurité indiscutable quant au poids. Si on l’adoptait, l’effet se ferait immédiatement sentir, et le directeur de la fabrication se verrait contraint de modifier l’outillage de ses ateliers de manière à fournir des pièces si régulièrement droites, que la machine ne pourrait pas les refuser ; sans cela, et dans l’état des choses, les rebuts seraient si considérables, que la fabrication deviendrait onéreuse. L’emploi de la machine à peser pour les vérifications dont la commission est responsable peut donc entraîner, non pas un nouveau mode de monnayage, mais un perfectionnement des procédés actuellement mis en œuvre.

Ces modifications ne devraient être appliquées que lentement, car il serait injuste de se montrer trop exigeant envers la fabrication ; d’autant plus que les presses de la Monnaie ont depuis quelques années accompli de véritables tours de force, et qu’on ne peut du moins leur reprocher d’avoir manqué d’activité. Elles ont frappé sans repos ni trêve, car l’exploitation des mines de Californie et d’Australie a jeté sur le monde une quantité prodigieuse de métaux précieux. Une simple opposition de chiffres fera immédiatement comprendre dans quelle