par une chaîne de tourne-broche déroulée à la vapeur. Après un tel bain, les flans brillent comme un pur métal, et on leur donne un faible poli en les agitant de la même façon dans une boîte pareille à la première qui renferme de simples morceaux de bois carrés et qui baigne dans de l’eau. Le blanchiment étant terminé, on sèche les flans sur une grande bassine de cuivre à double fond, chauffée à la vapeur.
L’ensemble des flans provenant d’une même fonte prend alors le nom de brève. D’où vient ce mot, qui est technique dans l’art du monnayage et qu’on retrouve de tout temps ? Il vient du latin brevis avec l’acception de lettre, de bref, c’est-à-dire de résumé. C’était dans le principe le bulletin, le bref-état, disent les vieux écrivains, sur lequel on détaillait le nombre des pièces destinées à une fabrication. On a pris la partie pour le tout, et l’appellation se maintient encore aujourd’hui. Chaque brève porte un numéro d’ordre qui la suivra jusqu’à l’instant où elle entrera sous forme de monnaie dans la circulation définitive.
La brève de 10 000 flans (fabrication des pièces de 20 francs) est divisée en dix parties égales, placées chacune dans une manne séparée à laquelle on joint un bulletin portant le numéro de la brève, le quantième du mois, le numéro de la manne et le poids reconnu par le directeur de la fabrication. Ainsi préparée, elle est expédiée au contrôleur du monnayage, qui la compte, la pèse et inscrit au bulletin le poids trouvé par lui ; un commissaire vérifie et relate le poids à son tour. Ce triple contrôle a pour but d’éviter toute erreur et de déterminer les responsabilités respectives. Les mannes sont livrées aux ouvriers monnayeurs, et alors on ajoute au bulletin le numéro de la presse qui va transformer les flans en pièces de monnaie. Les ouvriers travaillent pour le compte et aux frais du directeur de