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porter les plus riches pépites, elles seront refusées ; il n’accepte que le métal portant la marque d’un essayeur assermenté ou des pièces de monnaie, des morceaux d’argenterie, des bijoux frappés d’un poinçon de garantie qui en détermine le titre exact.

Un registre imprimé donne la nomenclature détaillée de toutes les pièces d’or et d’argent en circulation dans l’univers qui ont été essayées au laboratoire de la Monnaie de Paris, et énonce en regard la valeur qu’on leur a officiellement reconnue. Le poinçon spécial des matières d’or et d’argent œuvrées détermine en quelque sorte la somme qu’elles représentent. Tout lingot est revêtu de la marque de l’affineur, de celle de l’essayeur, d’un chiffre indiquant le titre, d’un autre chiffre donnant le poids. Cette attestation suffit au change, qui ne fait pas vérifier la qualité constitutive du métal. Le lingot, mis sur les balances, est pesé, puis il reçoit un numéro d’ordre et est frappé du poinçon particulier du bureau : C. D. M. P. (commission des monnaies, Paris). En échange, on remet au propriétaire, indépendamment d’un reçu détaillé, un bon payable ordinairement à huit jours de vue et par lequel l’administration s’engage à rendre en espèces l’équivalent du poids qu’elle vient de recevoir ; seulement on retient d’avance les frais de fabrication, qui sont, comme on l’a déjà dit, de 1 fr. 50 par kilogramme d’argent et de 6 fr. 70 par kilogramme d’or.

Si jamais il y a eu au monde des instruments de précision, ce sont les balances de ce bureau. Elles sont d’une sensibilité sans pareille, un cheveu les fait dévier, un souffle les dérange ; à un bruit qui vibre dans l’air, les plateaux oscillent. Chaque jour un ajusteur balancier appartenant au service de l’hôtel vient les inspecter, constate que le fil à plomb est parfaitement vertical et vérifie l’horizontalité de la table avec des en-