Il ne suffisait pas de fixer d’après le système décimal le poids et le diamètre des monnaies ; il fallait déterminer le litre, c’est-à-dire la quantité de métal précieux que chaque pièce doit contenir. En 1792, Clavière avait proposé de fabriquer les espèces en métal pur. On ne put s’arrêter à ce projet, qui dénotait plus de probité que de connaissances pratiques. Le métal, or, argent, cuivre, à l’état de pureté est d’abord assez difficile à obtenir en quantités importantes, et ne se prépare guère que dans les laboratoires ; mais il a en outre l’inconvénient de subir un frai considérable, c’est-à-dire de s’user très-vite. Pour garder fidèlement l’empreinte, pour ne pas être trop sensiblement altéré par une manipulation perpétuelle, le métal destiné aux monnaies a besoin d’être, pour ainsi dire, solidifié par un alliage : l’or et l’argent sont mêlés à du cuivre rouge ; le cuivre est additionné d’étain, de zinc et devient alors du bronze. Après de nombreuses expériences, on s’est arrêté à 900 millièmes de métal pur et à 100 millièmes d’alliage pour les monnaies d’or et les pièces de 5 francs en argent. Quant aux fractions de ces dernières, 2 francs, 1 franc, etc., elles sont à 835 millièmes. Cette dernière proportion est relativement récente, car le titre était égal dans le principe pour toute la monnaie plate. Elle a été commandée par notre intérêt même et pour ne pas voir toutes nos pièces divisionnaires d’argent accaparées par l’étranger, qui les refondait avec bénéfice ; elle pourrait avoir pour résultat prochain la démonétisation forcée de nos grosses pièces d’argent. Il est à désirer cependant qu’on y regarde de près avant de prendre à cet égard une détermination définitive. Nos pièces de cinq francs argent trouvent dans l’extrême Orient, vers la Perse, la Chine et le Japon, une confiance que l’or européen n’a pas encore rencontrée.
La monnaie étant la base même des transactions, le