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seule force du raisonnement est mise en action, les progrès s’effectuent avec lenteur, mais la marche est constante. L’administration du reste ne s’épargne pas. Chaque jour un médecin fait la visite gratuite des malades, qui au besoin reçoivent les médicaments ordonnés ; de plus, à côté de crèches installées pour les enfants des ouvriers, on a établi des classes d’adultes, où ces ingénieurs, ces savants sortis aux premiers rangs de la plus célèbre école du monde ne dédaignent pas de donner sur toutes choses des notions élémentaires et pratiques aux humbles travailleurs dont la direction leur est confiée.

iv. — la nicotine.

Piquette et grand vin. — Droits de douane. — Consommation. — Ce que les tabacs ont rapporté depuis 1811. — Élément scientifique ; élément fiscal. — Modification à opérer. — Ministère de l’agriculture et du commerce. — La poule aux œufs d’or. — Desiderata. — Adversaires du tabac. — Menaces et prédictions. — Opinion de Pauli. — Souvenir judiciaire. — La nicotine. — Proportions. — L’aliénation mentale et le tabac. — L’alcoolisme. — L’absinthe. — La marine. — Matelots bretons. — Ouvriers des manufactures de tabacs. — Conjonctivite. — Café noir. — La boite de Pandore.


Il y a autant de différence entre les tabacs qu’entre les vins, et le caporal de cantine vendu 1 franc 50 centimes le kilogramme peut être comparé au vin de Suresnes, comme certains cigares de la Havane, qui coûtent 355 francs le kilogramme, sont naturellement assimilés aux grands vins produits par la Bourgogne et la terre de Médoc. Si le monopole a pour but d’enrichir l’État, il a pour devoir de satisfaire le public, et c’est ce qu’il essaye de faire depuis sept ou huit ans avec une persévérance à la fois digne d’éloges et très-habile. Il est en effet de son intérêt de se placer si bien au-dessus de toute concurrence, que celle-ci ne soit plus possible.