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les droits dont il était accablé : au roi, la taille, le taillon, les aides, les gabelles, l’ustensile, le logement des gens de guerre ; au clergé, la dîme réelle, la dime personnelle, la novale ; à la ville, l’octroi, le pacage, le droit de vente, le droit d’asile, le péage à la porte d’entrée, le péage à la porte de sortie, le transit, l’aubaine, le soquet, l’arrière-soquet ; au seigneur, la corvée, la tierce, le pulvérage, droit sur la poussière que les troupeaux soulèvent en marchant, l’agnelage, pour l’agneau qui naît, le brebiage, pour la brebis qui allaite, le vif herbage, qui est le droit à la dixième tête du bétail existant pendant la nuit de Noël, le carnelage, qui est un morceau désigné de l’animal abattu ; puis le droit de prise, le droit de gite, le cens, le surcens, le quint, le surquint, le champart, qui parfois est le quart de la récolte, le terrage, l’abonnement, les lods et ventes, qui étaient nos droits de mutation d’aujourd’hui ; la taille seigneuriale, l’arage, le brennage, qui devait nourrir les meutes[1]. Le droit d’indire aux quatre cas était une menace permanente, car il permettait de doubler la redevance imposée en cas de voyage d’outre-mer, de nouvelle chevalerie, de captivité du seigneur, de mariage de la fille du seigneur ; en outre, il fallait acquitter le fermage, être soldat au besoin et nourrir les troupes du roi, s’il en passait dans le pays. Par-dessus tous ces droits, il y avait le droit de préhension, en vertu duquel on pouvait prendre tout ce qui convenait « au service

  1. J’en passe, et beaucoup : la nomenclature serait interminable. Par les droits qui atteignaient le vin, on peut se figurer aisément de quels impôts toute denrée était frappée : « Le paysan payait encore au château les droits de vinade, pour tirer le vin de la cave ; de trainade, pour le conduire en traîneau d’une maison à l’autre ; de rouage, pour le transport et la vente ; de limonage, pour les voitures qui le transportaient ; de botage, pour le vendre en détail ; de cellerage, pour le transport dans le cellier ; de chantellage, de hallage, de remuage, de liage sur la lie, de vientrage, pour son entrée sur les terres du seigneur. « (Bonnemère, Histoire des paysans, t. 1er, p. 428.) — Voir Pièces justificatives, 1.