Page:Du Camp - Paris, tome 2.djvu/109

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

rer, pour la sécurité et la facilité des transactions, qu’on arrive à l’uniformité de mesures ; mais, à moins de remplacer les futailles par des bacs en cuivre étamé ou en fer boulonné, on n’y parviendra pas de sitôt.

Dans le principe, l’Entrepôt avait été construit pour centraliser et abriter les liquides en général qui peuvent se conserver sans avaries ; les huiles et vinaigres devaient y tenir une place notable ; mais on verra, par les chiffres qui suivent, que ces deux denrées n’arrivent au quai Saint-Bernard qu’en quantités illusoires. En effet, en 1868, le mouvement a été, pour les vins : stock de l’année précédente, 407 083 hectolitres 04 litres ; entrées, 983 910 hectolitres 50 litres ; sorties, 956 847 hectolitres 58 litres. Pour les alcools : stock de 1867, 31 610 hectolitres 26 litres ; entrées, 199 105 hectolitres 95 litres ; sorties, 195 826 hectolitres 19 litres et demi. Ces chiffres-là sont importants et ont amené un roulement de fonds considérable ; mais les huiles représentent 4 176 hectolitres 85 litres pour les entrées, et 3 462 hectolitres 90 litres et demi pour les sorties ; quant aux vinaigres, la proportion est à peu prés la même : 4 873 hectolitres 16 litres à l’entrée et 3 693 hectolitres 38 à la sortie.

On peut affirmer que les vins sont très-rarement frelatés à l’Entrepôt, car, pendant l’année 1868, sur la grande quantité que nous venons de citer, on n’a saisi que 150 hectolitres. C’étaient plutôt des liquides tournés, entrés en souffrance par suite du voyage ou des mauvaises conditions de l’emmagasinement que des vins sophistiqués. On confisque les vins trop faibles en alcool ou déjà aigris ; dans ce cas, on les mélange avec du vinaigre et on les rend au propriétaire, qui peut en tirer parti sous cette nouvelle forme. Lorsque le vin est jugé définitivement mauvais et insalubre, on roule la pièce qui le contient jusqu’au port Saint-Bernard et on la dé-