Page:Du Camp - Paris, tome 1.djvu/96

Cette page a été validée par deux contributeurs.

cesse renouvelés. C’est alors qu’on a été forcé de donner aux bureaux ambulants une partie du travail qui normalement incombe au bureau central. Or le travail qu’on exécute en chemin de fer, dans une caisse étroite, avec une trépidation que rien n’arrête, avec la préoccupation constante d’avoir terminé avant la minute réglementaire, ce travail est nécessairement défectueux et amène souvent des irrégularités regrettables, dont la responsabilité remonte à l’administration, quoiqu’elle ait fait le possible et l’impossible pour les éviter. Les erreurs commises par la poste sont bien rares, mais on les diminuerait encore et on arriverait à les réduire à néant, si de vastes salles au rez-de-chaussée, desservies par des railways, offraient un emplacement convenable aux agents chargés de tant de manipulations délicates. Est-ce par économie qu’on ne construit pas à Paris un hôtel des postes digne enfin de la capitale de la France ? Je ne le crois pas, car la somme dépensée depuis cinquante ans pour ajouter des appendices aux bâtiments actuels, pour remanier ces derniers et les disposer à des appropriations impérieusement exigées, aurait suffi à édifier un hôtel des postes modèle, armé d’un outillage sérieux et vraiment fait pour l’énorme mouvement de correspondances dont il est le centre.

En 1798 et en 1811, l’abandon de l’hôtel de la rue Jean-Jacques-Rousseau avait déjà été décidé en principe. On a élevé le ministère actuel des finances avec l’intention d’y placer l’administration des postes. En, 1854, on a dû l’établir place du Châtelet, mais deux théâtres ont obtenu les terrains qui lui étaient réservés ; d’autres projets ont été mis à l’étude, le public les connaît, je n’ai point à en parler, non plus que des causes qui les ont fait ajourner. Quand la transformation de Paris atteindra-t-elle enfin l’hôtel des postes ? La situation actuelle crée des difficultés que chaque jour vient