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franchir quelques marches que le gaz éclaire toujours. Un seul agent, un seul, je ne plaisante pas, connaît aujourd’hui les inextricables détours de ce nouveau dédale : c’est le portier même de l’hôtel de la rue Jean-Jacques-Rousseau ; il arrive souvent que des chefs de service l’ont consulté sur la position d’un bureau où ils avaient des recherches à faire.

Quarante-deux fourgons, onze tilburys, neuf omnibus, faisant quatre cent cinquante et un voyages par jour, deux cents chevaux, sont nécessaires pour le service de la poste. Si l’on ajoute les fourgons qui viennent des ministères et de l’Imprimerie nationale, les voitures particulières, on aura pour l’entrée et la sortie plus de quatorze cents colliers, ainsi que l’on dit en terme de roulage. Or les cours sont insuffisantes, les voûtes sous lesquelles il faut passer beaucoup trop étroites, les écuries trop exiguës et les remises nulles. Dans ce service, où tout devrait être prévu, résolu d’avance, où la régularité nécessaire devrait être assurée par l’emploi d’un outillage perfectionné et par l’amplitude des aménagements, tout se fait par expédient. Qu’on en juge : soixante-deux voitures sont indispensables au service ; l’hôtel des postes parvient à en remiser onze ; vingt-six passent la nuit dans les cours ; les vingt-cinq autres sont gardées par tolérance aux gares des chemins de fer. Les éventualités exigent qu’on ait toujours au moins quarante chevaux sous la main ; l’écurie de la poste peut en contenir dix-huit ; je l’ai visitée, un dix neuvième n’y trouverait pas sa place.

De tout il en est ainsi ; le résultat de l’exiguïté du local amène fatalement l’encombrement ; les hommes et les dépêches sont en nombre beaucoup trop considérable dans un espace beaucoup trop restreint. Il a fallu obvier à cet inconvénient, qui menaçait d’entraver complètement le service et de paralyser des efforts sans