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toujours préparés, car tout est à redouter avec un tel amas de matières combustibles dans un local aussi combustible qu’elles.

L’ancien bureau de la poste restante, où, pendant l’Exposition universelle de 1855, il venait plus de deux mille personnes par jour, était précédé par une salle d’attente où quinze individus pouvaient difficilement se trouver réunis ; à côté s’ouvrait la salle des vaguemestres, où se faisait le service de l’armée de Paris ; elle était tellement étroite, que deux hommes assis l’encombraient lorsque je la visitai, et qu’ils ont été obligés de se lever, de se ranger contre la muraille pour me laisser passer. Aussi, voyant venir l’Exposition de 1867 et prévoyant l’affluence extraordinaire d’étrangers qu’elle devait amener à Paris, le directeur général a-t-il abandonné son jardin afin qu’on pût y construire une poste restante plus commode, qui fonctionne aujourd’hui, mais qui est bien loin d’occuper l’emplacement dont un tel service a besoin dans une ville comme Paris,

Le bureau des rebuts, visité chaque jour par un nombre considérable de personnes qui vont faire des réclamations, est situé au second étage, et pour l’atteindre il faut franchir plusieurs escaliers qui s’entrecroisent. Ce qui est plus grave et plus incompréhensible encore, c’est que la grande salle des facteurs, la salle des manipulations constantes, est située au premier étage, qu’il faut y apporter à bras, par des escaliers où l’on ne peut passer qu’un à un, la récolte toujours renouvelée des boites de Paris et le produit des bureaux ambulants de la province. À la fin de la journée, aux dernières limites d’heure, quand on lève la boite de cinq minutes en cinq minutes, il faut, pour porter à la table de trituration ces lettres qui ne peuvent perdre une seconde, traverser trois salles, faire plusieurs détours et