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en 1757[1], il n’a reçu depuis cette époque que des accroissements insuffisants. On a eu beau l’agrandir en 1786 et en 1815, y faire quelques constructions indispensables en 1827, louer encore dernièrement trois chambres dans une maison voisine, percer de gros murs, emmancher des escaliers, imaginer de nouveaux expédients, il ne répond en rien aux besoins de l’administration qu’il contient, ou plutôt qu’il étouffe. Dès 1847, le ministre des finances déclarait que la situation était intolérable ; qu’est-elle donc aujourd’hui !

Ces corridors où la lumière du gaz est indispensable en plein jour ; ces escaliers, où deux hommes non chargés ne peuvent passer de front ; ces salles trop étroites, où les employés sont empilés les uns sur les autres : ce dédale de chambres annexées qui ne se commandent pas et ne communiquent que par des degrés construits après coup ; cet outillage suranné, ces paniers qu’on tire à la corde et qui chape-chutent avec tout leur contenu contre les feuillets disjoints du parquet, tout est à refaire, tout est à remplacer, tout est à édifier à nouveau et selon les exigences d’un service qui s’accroît chaque jour dans une inconcevable proportion. Sans cesse et sans cesse on surveille les lampes, les becs de gaz, les calorifères, les poêles, les cheminées, car le feu semble toujours près de saisir ce vieux bâtiment, où les cloisons, les poutres, les escaliers, le faîtage, les lambris en bois rendraient un incendie excessivement dangereux. Le poste de pompiers, qui occupe une partie du rez-déchaussée de l’hôtel, est sans cesse sur le qui-vive. On a mis de l’eau partout où l’on a pu, les pompes sont toujours gréées, les fontaines toujours pleines, les seaux

  1. Avant cette époque, l’hôtel des postes, déjà insuffisant, était situé rue des Bourdonnais. Law, au temps de sa splendeur, avait acheté six maisons de la rue Vivienne, entre le jardin du Palais-Royal et la rue Colbert, pour y faire construire une Bourse et la Poste ; sa déconfiture ne lui permit pas de mettre ce projet à exécution.