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ment. On ne saurait imaginer quelles précautions minutieuses prend l’administration des postes pour assurer la remise des objets qu’elle transporte. Ainsi, par exemple, une lettre chargée destinée à Marseille et déposée au bureau de la place de la Madeleine à Paris, subit une série d’opérations qui toutes sont vérifiées, et dont la preuve reste entre les mains de l’administration centrale. Le bureau de la Madeleine prend la lettre en charge et en donne un récépissé à l’expéditeur ; il envoie ensuite la lettre au bureau central, qui l’inscrit et en donne reçu ; celui-ci la remet avec les mêmes formalités au bureau ambulant, qui les exige à son tour du bureau de Marseille. Ce dernier la confie contre reçu au facteur, qui ne doit la livrer au destinataire qu’en échange d’une décharge définitive. Six enregistrements différents, six signatures différentes, sont donc nécessaires pour qu’une lettre chargée parvienne de Paris à Marseille ; il est inutile d’ajouter que ces diverses formalités ne doivent causer aucun retard au transport de la dépêche.

Nous avons dit le nombre vraiment extraordinaire et toujours croissant des objets confiés à la poste ; ils se divisent en cinq catégories distinctes, qui sont : les lettres, 341 579 726 ; les chargements, 4 305 120 ; les sous-seings, 116 000 000 ; les journaux, imprimés, échantillons, 305 319 320 ; les mandats d’articles d’argent, 4 995 260. — Chacun sait de quelle façon on procède pour les lettres, pour les journaux ; on vient de voir les diverses phases que traverse un chargement ; il nous reste à parler des échantillons, des mandats et des sous-seings.

La fixation d’un tarif minime pour les objets dits échantillons (loi du 25 juin 1856) a singulièrement favorisé ce genre d’envoi. On pourrait croire que le commerce se contente d’adresser par la poste des fragments