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Hutin confirment le privilège de l’Université. Si défectueux, si lent, si dangereux même que pût être ce genre de communication, il suffisait, jusqu’à un certain point, aux besoins de l’époque. Il reçut, par la seule force des choses, bien des améliorations successives, et il était même devenu une source de profits importants pour l’Université, lorsque Louis XI, voulant réunir et ramasser dans sa main toutes les forces dispersées de la royauté, créa définitivement les postes. L’édit est du 19 juin 1464[1]. Un grand maître, nommé par le roi, eut sous sa direction des maîtres coureurs royaux ayant à peu près les attributions des maîtres de poste. Le service était fait par deux cent trente courriers. Toute cette administration nouvelle était aux gages du roi, qui, pour subvenir à ces frais considérables, frappa la nation d’un impôt de trois millions de livres. Dans le principe, les courriers ne portaient que les lettres du roi ; mais, autant par tolérance que par nécessité, de spécialement royal qu’il était, ce service ne tarda pas à devenir administratif, sous l’expresse réserve que les lettres avaient été lues et ne contenaient rien qui pût porter préjudice à l’autorité royale. Du reste, Louis XI n’était pas homme à négliger un tel moyen d’informations, surtout au moment où la guerre du Bien public allait s’ouvrir.

Nominalement réservées au roi, les postes, pendant longtemps (jusqu’en 1630), ne servirent qu’à ses officiers, à ses ambassadeurs en pays étranger, à ses délégués dans les provinces, ou à des particuliers qui obtenaient l’autorisation d’en faire usage. Le reste de la nation employait les nuntii volantes de l’Université, qui transportaient non-seulement les correspondances, mais aussi les voyageurs, et les défrayaient en route, à prix convenu, comme les vetturini le font encore dans les

  1. Voir Pièces justificatives, 1.