chers, de nos chevaux et de nos voitures. L’on traite comme vices les effets de notre misère ; l’on regarde comme cris de l’insolence nos gémissemens et les élans de notre désespoir.
Quel sort est le nôtre ! de quelque côté que nous nous tournions, nous sommes les victimes et de ceux que nous payons pour avoir le droit de travailler, et de ceux qui nous payent pour les servir.
Nous allons donner un aperçu des abus et vexations qui résultent de chaque privilége exclusif.
Le sieur Perreau, sous prétexte que le service ne se faisait pas bien, et promettant de le faire mieux, sollicita et obtint en 1779, par lettres-patentes enregistrées au Parlement, le privilége exclusif des carrosses de place et celui des voitures et messageries des environs de Paris, pour le terme de trente années, moyennant 5 500 000 livres, remboursables à l’expiration du privilége, et à la charge de payer à l’hôpital 15 000 livres, au lieu de 10 000 dont était tenu son prédécesseur. Notre misère devant augmenter par ce traité, il était naturel d’augmenter aussi le droit de l’hôpital à raison de la part que nous y prenons.
et en outre ses bénéfices sur les voitures et messageries des environs de Paris, que nous ne tirons ici que pour mémoire.
Mais le sieur Perreau, pour rendre sa spéculation plus avantageuse, feignit d’entreprendre seul le service des carrosses de place ; il en fit faire même un grand nombre dans un nouveau goût.
Son projet ne tendait à rien moins qu’à nous ruiner. Car, que faire de nos chevaux et de nos voitures, lorsque la faculté de travailler nous était enlevée ? Les vendre ? Mais qui est-ce qui aurait