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cuve à eau, chasse devant lui l’air dont elle est remplie, et le refoule dans le réservoir d’air comprimé ; la soupape de retenue s’oppose au retour du gaz quand la cuve à eau est ensuite vidée dans les égouts. En raison de la différence du niveau, on peut, dans les divers postes de la ligne, se procurer ainsi un volume déterminé d’air comprimé sous un excès de pression de 60 à 70 centimètres de mercure ; des expériences souvent renouvelées ont démontré qu’une pression beaucoup moindre suffit pour assurer un service rapide et régulier.

Engageons maintenant dans les tubes de fer les chariots remplis de dépêches, puis le piston propulseur, et ouvrons le robinet de communication du réservoir d’air comprimé et de la ligne ; le gaz comprimé se précipite dans les tubes, pousse devant lui le convoi, lui imprime une vitesse qui dépend de l’excès de pression dans le réservoir et que l’on peut maîtriser à l’aide du robinet de communication.

Ajoutons que des manomètres convenablement disposés permettent de connaître à chaque instant la pression que supporte l’air dans la cuve à eau, dans le réservoir d’air comprimé et dans les tubes de la ligne en amont du convoi de dépêches.

Des essais très-multipliés et très-variés ont démontré que le meilleur moyen de se mettre à l’abri des dérangements de toute nature qui peuvent compromettre la sûreté de la correspondance est d’opérer sans pression constante, et qu’un convoi de 10 chariots, portant 400 dépêches et pesant environ 3 kilogrammes, avance avec une vitesse d’environ un kilomètre par minute sous l’influence d’un excès de pression de 20 centimètres de mercure maintenu à l’arrière du piston propulseur. — Cela posé, voici comment on procède à l’expédition des dépêches. Dans le réservoir d’air comprimé, l’excès de pression est toujours maintenu à 20 centimètres de mercure. On engage le convoi dans les tubes de fer, on met la cuve à eau en communication avec les canaux de distribution des eaux de la ville, et quand le manomètre accuse dans cette cuve un excès de pression de 20 centimètres, on ouvre le robinet de communication de la ligne et du réservoir d’air comprimé. Le gaz du réservoir se précipite dans les tubes de la ligne et pousse en avant le convoi ; en même temps, l’air de la cuve à eau, refoulé par le liquide qui afflue, passe dans le réservoir et y maintient une pression constante ainsi que dans les tubes de la ligne en amont du convoi. Quand les dépêches sont arrivées au poste correspondant, on ferme le robinet de communication de la ligne et du réservoir d’air comprimé, on vide la cuve à eau dans les égouts, et tout est prêt pour une nouvelle expédition. — Chaque poste transmet habituellement ainsi cinq convois par heure, ce qui assure une circulation constante et régulière de 2 000 dépêches par heure, avec une vitesse de 1 kilomètre par minute. — Le service exige évidemment que les postes correspondants soient munis d’appareils de télégraphie électrique qui permettent aux employés de se maintenir constamment en communication.