Page:Du Camp - Paris, tome 1.djvu/33

Cette page a été validée par deux contributeurs.

relèvent du ministère des finances, comme les Postes, la Monnaie, la Banque, les Tabacs ; du ministère de l’intérieur, comme les Télégraphes, les Instituts des sourds-muets et des jeunes aveugles ; du ministère de l’agriculture, du commerce et des travaux publics, comme les Chemins de fer : chaque partie de notre organisation si fortement, — trop fortement centralisée, — donne à Paris une impulsion continue et déterminée. On peut donc affirmer qu’en étudiant avec détail l’existence spéciale de Paris, on aura un aperçu très-net et presque complet de l’existence générale de la France.

J’ai évité avec soin tout ce qui pouvait, de prés ou de loin, non pas toucher, mais seulement effleurer la politique. Quelles que soient mes opinions personnelles, elles n’ont point à se manifester sur un tel sujet : j’ai voulu parler des différentes administrations qui régissent la vie de Paris, étudier leurs rouages, détailler leurs fonctions, faire comprendre leur importance, mais rien de plus. Je dois ajouter, pour être absolument sincère, qu’il eût fallu fermer les yeux à l’évidence et agir avec un parti pris coupable pour blâmer ce que j’ai vu. Il ne m’a pas été difficile d’être impartial et de constater avec quelle régularité se meuvent tous les engrenages qui règlent, modèrent et facilitent l’action du grand mécanisme parisien.

Toutes les fois que j’ai pu pénétrer au cœur même de ces diverses institutions, j’ai été saisi d’une admiration qui n’était pas dénuée d’étonnement, car j’ai trouvé chez les employés, depuis le plus humble jusqu’au plus haut, un sentiment du devoir vraiment extraordinaire. Dans cette nombreuse armée administrative si mal rétribuée, si peu récompensée de ses peines, chacun est soldat et combat pour l’honneur du drapeau. On se plaint d’eux ; que de fois je m’en suis plaint moi-même avant de les connaître et d’avoir pu apprécier à quel genre de sup-