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iv. — les industries.

La remorque. — Le halage. — Le touage. — La manœuvre des toueurs. — Seine-et-Tamise. — Réserve. — Bateaux à vapeur. — Le Corbillard. — Les Mouches. — Maries-salopes. — Ouvriers des ports. — Sabliers. — Déchireurs. — Les indépendants. — Ravageurs. — Tafouilleux. — Carapatas. — Citation de La Bruyère. — Bains froids. — Bains chauds. — Poitevin et Vigier. — Lavoirs. — Le broyeur. — Locations. — Boites de secours. — Principe de la Préfecture de police. — Secours aux noyés.


Tous les bateaux qui font les transports sur la Seine, besognes, lavandières, chalands, marnais, péniches, toues, flûtes et margotats, de 25 à 50 mètres de long, jaugeant de 40 à 450 tonneaux, peuvent aisément descendre la rivière : il ne faut pour cela qu’avoir de la patience et s’abandonner au fil de l’eau ; mais lorsqu’il s’agit de la remonter, c’est une autre affaire, et les difficultés commencent ; la voile est souvent inutile et la rame toujours illusoire. Autrefois c’étaient des chevaux qui, sur les quais mêmes de Paris, halaient les bateaux. Il y a quinze ans, on ne voyait que cela ; le halage était la destinée dernière des chevaux réformés : attelés à la cincenelle, longue corde qui se rattachait au bateau, ils marchaient inclinés par le poids qu’ils tiraient ; parfois la corde, détendue par un rapide mouvement de l’embarcation, se raidissait tout à coup et renversait impétueusement ce qu’elle rencontrait. C’était un moyen lent, dangereux, pénible ; Paris ne s’en est pas encore complètement débarrassé ; pendant l’été, lorsque les barrages fonctionnent, le vieux halage reparaît. Espérons qu’il prendra bientôt fin, car les avantages qu’il offre ne compensent guère les inconvénients dont il est entouré.

Le halage est généralement remplacé aujourd’hui par le touage. Un décret du 4 avril 1854 autorise M. Eugène Godeaux à établir « à ses risques et périls un service de