Page:Du Camp - Paris, tome 1.djvu/322

Cette page a été validée par deux contributeurs.

maintenant, ils ont conservé l’habitude de commander : France — Allemagne, — selon la rive du Rhin vers laquelle ils veulent incliner ; quand ils sont arrivés au terme de leur voyage, ils reviennent à pied, en chariot, en chemin de fer, fêtant tous les cabarets qu’ils rencontrent sur leur route, et rentrent dans leurs villages accroupis au pied des montagnes de la Forêt-Noire, en portant sur leur dos les lourds engins qui servent à leur pénible labeur.

Les mêmes rivières, les mêmes canaux qui nous amènent le bois à brûler nous apportent aussi le charbon ; la légèreté de son poids lui permet d’employer les chemins de fer sans que son prix soit augmenté ; aussi la Seine a-t-elle perdu le monopole de ce genre de transport, qu’elle avait d’autant plus autrefois, que jusqu’en 1832 la vente publique du charbon ne fut permise que sur certains emplacements de quais appartenant à l’administration municipale et loués par elle. Cependant, en 1867, il en a été débarqué plus de 46 millions de kilogrammes dans les ports de Paris, venant principalement de l’Aube et de la Loire. C’est en juillet que se fait l’arrivage le plus considérable ; pour ce seul mois, il a été de 12 millions 903 925 kilogrammes. Il y a six ports réservés à la vente du charbon de bois : ce sont ceux de Mazas, de l’île Louvier, des Saints-Pères, d’Orsay, des quais Saint-Bernard et de l’École.

Depuis l’application de la vapeur à l’industrie, le charbon de terre est devenu un objet de première nécessité ; on a cherché à se le procurer au plus bas prix possible : aussi en amène-t-on beaucoup par les voies navigables, et les ports des Miramiones, de Saint-Paul, d’Orsay, des canaux Saint-Martin et de la Villette en ont reçu 856 millions 142 404 kilogrammes en 1867, sans compter 11 millions 031 700 kilogrammes de coke et de tourbe. Toute cette masse, sauf une quantité mi-