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C’est là un abus grave et qui retombe pesamment sur les compagnies. Si, indépendamment de l’encombrement déjà excessif occasionné par les arrivages quotidiens, il faut encore se charger de la garde, parfois très-prolongée, des marchandises parvenues à destination de route, nul emplacement ne sera suffisant et le personnel devra être augmenté dans des proportions toujours croissantes. Les compagnies se plaignent, les négociants font la sourde oreille, le service général souffre, les employés sont accablés de travail. Cet abus tend à s’établir et à dégénérer en droit acquis. Il y aurait un moyen bien simple de faire cesser cet état de choses : ce serait d’établir un tarif proportionnel pour le séjour des marchandises en gare au delà d’un certain laps de temps largement déterminé. De cette façon, les destinataires, y regardant de plus près, se hâteraient probablement de faire retirer les objets qui leur appartiennent, et les compagnies seraient débarrassées d’un encombrement qui entrave le service et rend souvent illusoire la meilleure volonté.

Les chemins de fer, en transportant les voyageurs, ont remplacé les diligences ; en transportant les marchandises, ils se sont substitués au roulage ; ils ont fait plus, et ils se chargent de faire les déménagements pour les campagnes éloignées d’une ville traversée par le railway. À cet effet, une voiture chargée de meubles est, après avoir été dégarnie de ses roues, hissée sur un truc ; ses roues sont placées près d’elle ; arrivée à la station désignée on la remonte, on l’attelle et on la conduit à l’endroit déterminé. C’est un moyen à la fois rapide, économique et sûr. Ces lourds chariots restent en relais à la gare des marchandises jusqu’à la formation du train qui doit les emporter.

De l’autre côté des rails nombreux qui sillonnent la voie, rendue exceptionnellement large en cet endroit