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Opéra, descendu. — Coulisse, interdiction de jouer. — Signé : Robert. » Un journal le traduisit ainsi en faits divers : « Le parquet de l’Opéra est descendu dans la coulisse ; par suite de cet accident on a interdit la représentation de Robert le Diable. » — Après l’attentat d’Orsini, on transmit en Allemagne cette dépêche : Machine infernale ; empereur et impératrice saufs. — Général Roguet blessé. » — On en interpréta la fin de cette manière : « un général et le petit chien de l’impératrice ont été blessés. » — On avait simplement lu ou écrit : roquet au lieu de : Roguet. On met volontiers toutes ces niaiseries sur le compte de la télégraphie électrique ; le plus souvent elle n’en est pas coupable, et, par les services qu’elle a déjà rendus, elle prouve ce que l’on peut attendre d’elle.

On reste émerveillé quand on pense que la première ligne a fonctionné en France il y a vingt-quatre ans, et que maintenant Paris est en communication permanente avec le monde entier : avec la Chine par les fils russes, avec l’Afrique par le câble de la Méditerranée, avec les Indes par la Turquie d’Asie et le câble du golfe Persique, avec l’Amérique par le câble de l’Océan, et cependant il reste beaucoup à faire à la France ; il faut qu’elle se mette en communication avec elle-même ; il faut que chaque ville, chaque village, chaque bourgade ait son poste et jouisse du bienfait des correspondances rapides. Cela est de toute nécessité ; une nation qui paye régulièrement l’impôt a droit à toutes les facilités possibles de communication. La direction générale est prête à établir le réseau cantonal, mais il faut qu’elle soit aidée par le pays lui-même, c’est-à-dire par les intéressés. Là, elle aura de grands obstacles à surmonter ; la France a l’habitude de tendre toujours les mains vers le gouvernement et de ne savoir rien faire par elle-même. La vie communale n’existe réellement pas chez nous et