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même, c’est là que doit être établie l’administration des lignes télégraphiques, en face même de la Bourse, avec laquelle elle a les relations les plus nombreuses, non loin des Tuileries, non loin des Halles, qu’elle pourra rejoindre par un tube pneumatique ; mais j’ai bien peur qu’il n’en soit pour la télégraphie comme pour la poste, et que le provisoire ne devienne définitif.

Le poste central, dont j’ai essayé de donner une idée au lecteur, a en moyenne un mouvement journalier de 7 800 dépêches, qui se décomposent ainsi : dépêches de départ, 2 300 ; d’arrivée, 2 500 ; de transit, 1 600 ; de Paris pour Paris, 1 400 ; ces 7 800 dépêches exigent 15 600 transmissions. La façon de procéder est fort simple : La dépêche à destination de Paris, parvenue au bureau central, qu’elle vienne de Paris, de la province ou de l’étranger, est adressée télégraphiquement au poste le plus voisin de la demeure du destinataire ; le stationnaire la reçoit, la copie, la met sous enveloppe, la scelle et l’envoie immédiatement à domicile par un porteur. — La personne à laquelle on remet la dépêche doit signer un reçu et dater avec indication de l’heure précise. — Le double des dépêches expédiées est gardé pendant trois jours dans le bureau expéditeur et pendant une année dans les archives, à la direction générale. Lorsque, par suite d’une erreur d’adresse, le facteur ne trouve pas le destinataire, la dépêche est renvoyée au bureau central ; de là elle est réexpédiée d’office et avant toute autre au poste qui l’a adressée, fût-il à Saint-Pétersbourg ou à New-York, avec avis portant : adresse vicieuse. La dépêche revient le plus souvent avec une suscription rectifiée qui permet de la faire enfin parvenir à destination. Grâce à ces mesures, les rebuts sont assez rares. D’après des renseignements qui m’ont paru sérieux, ils doivent s’élever à sept ou huit pour mille.