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FlorenceBordeaux ; sur l’autre est gravé un mot indicatif du trajet souterrain qu’il parcourt : — Catacombes no 8Égout no  123. C’est le signalement et la feuille de route des fils télégraphiques de Paris. Aussitôt qu’un fil cesse de fonctionner ou fonctionne mal, comme on en connaît le point de départ, le point d’arrivée et le parcours, il est facile d’aller réparer l’accident dont il a été l’objet.

Le poste central proprement dit est au second étage ; il est aussi incommode qu’il est indispensable, et l’installation en est aussi défectueuse que les services en sont précieux. Il se divise en deux parties distinctes, la salle de transit et la salle de Paris ; chacune d’elles est sous la surveillance d’un directeur spécial. La salle de transit est chargée du service des dépêches qui, dirigées de la province sur la province, de l’étranger sur l’étranger, passent par Paris ; quatre brigades de quatre vingt-seize employés, se relayant de quatre heures en quatre heures, reçoivent les télégrammes et les réexpédient immédiatement à destination ; de plus, c’est ce bureau qui est chargé de fournir des agents manipulateurs aux postes de Paris, lorsque le stationnaire est malade, absent ou empêché. À cet effet, une brigade volante de vingt-cinq hommes se tient toujours prête ; dès qu’un vide est signalé dans une station, le directeur crie un nom, un employé prend son chapeau et se sauve en courant.

J’ai dit que ce bureau s’appelait la salle de transit : j’aurais dû dire les chambres, car en réalité ce sont quatre chambres contiguës qui le composent ; la surveillance, on le comprend, n’y est point aisée, et il faut que les inspecteurs aillent sans cesse et sans repos d’une pièce à l’autre. C’étaient autrefois les bureaux de je ne sais quelle administration communale ; on a abattu les refends, enlevé les portes, respecté forcément les gros