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que cela m’a été possible, ne me servir que de pièces dont l’authenticité ne paraissait pas discutable, et c’est pourquoi j’ai dû limiter mon récit aux seuls épisodes que j’étais en mesure de raconter d’après des preuves justificatives et suffisantes. En un mot, j’ai cherché à mettre en lumière les documents que j’avais entre les mains ; ils pourront n’être pas inutiles à une histoire future de la Commune ; mais cette histoire, je ne pouvais l’écrire, car les éléments n’en sont point encore réunis.

Je n’ai rien su, je n’ai rien pu savoir des séances à huis clos du Comité central, de la Commune, du Comité de salut public ; je ne sais rien de la délégation à la guerre ; les instructions secrètes remises aux délégués qui furent envoyés vers la province pour la soulever, me sont mal connues ; les relations mystérieuses qui ont existé directement entre plusieurs personnages de la Commune et M. Thiers restent pour moi dans une demi-obscurité ; les opérations militaires de la fédération m’échappent, peut-être à cause de leur incohérence même ; j’ignore ce qui s’est passé au ministère de l’intérieur, au ministère des finances, au ministère des travaux publics, où l’on besogna beaucoup ; sur l’octroi, sur l’assistance publique, sur les hôpitaux qui alors furent si intéressants, sur les difficultés du ravitaillement qui parfois furent considérables, sur certains incendies, je n’ai que des notes incomplètes, curieuses à plus d’un titre, mais sans valeur déterminante pour l’histoire. La destruction de l’Hôtel de Ville, celle de la Préfecture de police, celle du Palais de Justice, ont anéanti une prodigieuse quantité de documents, car la Commune fut très écrivassière. Les endroits où trônait le gouvernement de la Commune, où se vautraient les délégués à la sûreté générale, où gîtait Raoul Rigault avec ses