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était nulle et ne compta jamais plus de 449 chevaux ; en revanche l’infanterie était très nombreuse. Vingt légions, composées de 254 bataillons, se divisaient en portion active et en portion sédentaire ; la première mettait en mouvement 3649 officiers et 76 081 soldats la seconde formait un effectif de 106 909 hommes commandés par 4284 officiers, ce qui produit un total dépassant 191 000 hommes, d’où il convient de déduire une trentaine de mille individus qui surent toujours échapper au service. En résumé, la Commune eut une armée de 140 000 à 150 000 combattants, qu’elle dirigea tant à l’extérieur qu’à l’intérieur de Paris[1].

À cette masse on doit ajouter vingt-huit corps francs, libres d’allure, agissant selon la fantaisie du moment et n’obéissant à personne. Leur contingent variable s’élevait, vers le milieu du mois de mai, au chiffre de 10 820 partisans, guidés par 510 officiers. Il y eut là des gens de toute provenance et de toute catégorie, qui choisissaient les dénominations les plus extraordinaires : turcos de la Commune, éclaireurs de Bergeret, enfants de Paris, enfants du Père Duchêne, enfants perdus, lascars, tirailleurs de la Marseillaise, volontaires de la colonne de Juillet et vengeurs de Flourens, que le peuple appelait — ô foule ingrate ! — les vengeurs de Florence.

  1. D’après un renseignement que l’on peut croire exact, les arsenaux, lors du désarmement de Paris, à la fin de mai 1871, auraient reçu 285 000 fusils Chassepot, 190 000 fusils dits à tabatière, et 14 000 carabines Enfield : donc près de cent mille armes à feu et à répétition. Je ne donne ce chiffre qu’avec réserve, car toutes les armes à feu ayant été, par mesure de prudence, immédiatement expédiées en province, il est très difficile d’en connaitre le nombre positif.