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Numéro 11.


La mort de Delescluze.


« Le corps de Delescluze se trouvait à l’église Sainte-Élisabeth, le dimanche 28 mai 1871 ; une première fois je l’ai examiné et une seconde fois quelques heures plus tard, en présence d’un général, qu’on m’a dit être le général Clinchant. Delescluze n’avait reçu qu’une seule balle, laquelle avait traversé la poitrine de part en part ; cette balle, comme vous le dites, l’avait atteint de côté ; elle a dû perforer dans leur épaisseur les deux poumons et le cœur ; la blessure a été certainement mortelle. Mais ce qui a pu faire croire à quelque chose du côté du cou, c’est qu’il y portait une brûlure formant un cercle complet, large comme deux travers de doigt à chaque poignet existait une brûlure semblable, de même largeur et moins profonde d’un côté que de l’autre. Il est assez difficile de donner une explication à ce fait, car les vêtements n’étaient pas brûlés, ni la chemise, ni le gilet, ni la redingote. Le col et les manches de la chemise étaient déboutonnés. » (Paris, 14 octobre 1877. Docteur H. Colombel.)

Dans la semaine qui suivit la défaite de la Commune (j’ai négligé de prendre la date exacte), le journal la Liberté a publié le récit suivant, que l’on considéra à cette époque comme ne s’éloignant pas trop de la vérité :


MORT DE DELESCLUZE.

On nous a raconté, d’après des témoins que nous ne pouvons malheureusement pas invoquer, parce qu’ils sont dispersés, impossibles peut-être à retrouver, des détails sur la mort du chef de l’insurrection parisienne. Nous allons les donner, en n’en prenant pas la responsabilité.

Delescluze s’était renfermé, après la prise de l’Hôtel de Ville, dans la mairie du onzième arrondissement, et c’est de là qu’il dirigeait les mouvements de ses farouches séides. La vieille hyène, comme avaient fini par l’appeler eux-mêmes ses collègues de la Commune,