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PIÈCES JUSTIFICATIVES.


COMMUNE DE PARIS.


CABINET DU PROCUREUR
DE LA COMMUNE.

Paris, 18 mai 1871.

Le directeur de Mazas laissera les citoyens Washburne et Mac Kean communiquer avec le détenu Darboy.

Raoul Rigault,

(Permanent.) Procureur de la Commune.

Vu, 21 mai 1871.


M. PLOU À M. WASHBURNE.


À Son Excellence le Ministre des États-Unis, à Paris.


Paris, 11 mai 1871.
Monsieur,

Je suis quel intérêt Votre Excellence a témoigné en faveur de Mgr Darboy, archevêque de Paris, et quelle gratitude en auront les amis de l’Église catholique. Permettez-moi d’invoquer cet intérêt pour demander à Votre Excellence de faire une démarche qui sera, sans doute, utile à Mgr Darboy. Les célébrités du barreau de Paris ont quitté la capitale, et Monseigneur a eu la bonté de me prendre pour conseil. J’ai, en conséquence, demandé au citoyen Raoul Rigault, procureur de la Commune, le permis nécessaire pour le visiter à la prison de Mazas. J’ai eu deux entrevues avec Monseigneur. Ces entrevues m’ont mis à même de faire certaines démarches ayant un caractère d’intérêt public, et j’avais espéré qu’elles pouvaient être renouvelées de temps en temps, quand la Commune a supprimé tous les permis qui avaient été accordés pour visiter les prêtres détenus, et a autorisé le citoyen Ferré, un de ses membres, à délivrer à l’avenir ces sortes de permis comme il le jugerait convenable. Malgré mon instante requête et ma qualité de conseil, qui aurait dû s’opposer à un refus, ― car un détenu ne peut être, sans barbarie, privé des avis de son conseil, ― je n’ai rien pu obtenir de M. Ferré, qui déploie une sévérité intraitable. J’ai donc l’honneur de me prévaloir auprès de vous de mon sincère dévouement envers Mgr l’archevêque