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PIÈCES JUSTIFICATIVES.

NUMÉRO 5.


Ordre de Greffier.



(Voir le fac-simile ci-contre.)


Pour comprendre toute l’importance de l’ordre d’exécution dont je donne ici le fac-simile, il faut le lire comme il a été libellé, par trois mains différentes. Un vengeur de Flourens rédige l’ordre « de fusilier immédiatement l’individu pris les armes à la main » ; on ignore son nom, qu’on ne lui demande même pas ; le commandant Greffier applique sa griffe — il sait à peine signer — sur cette paperasse homicide. Celle-ci est portée à Ferré, délégué à la sûreté générale, qui non seulement ne s’oppose pas à l’exécution, mais au contraire l’approuve, sans même savoir quel est le malheureux qui va en être la victime. L’ordre d’exécution est transmis au greffe du Dépôt ; le greffier, après explication, devine que l’individu que l’on veut fusiller est un détenu amené quelques instants auparavant ; alors, entre les lignes, il inscrit le nom qu’il relève sur le registre d’écrou : Jean Vaillot, puis à côté, la date : 22 (mai). Ceci fait, l’homme est extrait de la cellule et remis au peloton meurtrier. Pendant que l’on accomplissait ces étranges « formalités », J. Vaillot