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le mardi gras révolutionnaire ; or il faut que les prédictions s’accomplissent, disait Nostradamus ». Cette prédiction en effet a été accomplie ; nous avons subi la tyrannie de la Commune, nous avons vu l’extermination à l’œuvre dans les rues de Paris incendié ; c’est la un acte néfaste que n’oublieront jamais ceux qui ont eu la douleur d’en être les témoins, et que l’histoire aura bien de la peine à comprendre. Le massacre, le feu porté sur nos monuments, furent le dernier effort de ce gouvernement à la fois sinistre et grotesque qui siégea à l’Hôtel de Ville après la journée du 18 mars ce fut la fin, mais, pour être moins effroyable, tout ce qui avait précédé, ne laissa pas d’être puérilement illégal et cruel.

Dés le début, le premier acte de ces « novateurs », qui prétendaient créer la société modèle, fut un retour aux plus détestables pratiques de l’ancien régime, à ces violences arbitraires qui furent une des causes déterminantes de la Révolution française. Aussitôt qu’ils se sont emparés du pouvoir, les maisons pénitentiaires deviennent des prisons d’État : maison de dépôt, maison de prévention, maison de détention, dépôt de condamnés, correction paternelle ; qu’importe ? C’est la Bastille et le For-l’Évêque ni mandat d’amener, ni mandat d’arrêt des lettres de cachet un seul mode de gouverner, l’incarcération. Aussi l’histoire des prisons est-elle l’épisode le plus important de l’histoire de la Commune. Mais, avant de pénétrer de plain-pied dans notre sujet et de rappeler les actes commis, du 18 mars au 28 mai, dans chacune de nos prisons urbaines, il est indispensable d’expliquer sommairement quelques-unes des causes immédiates de la Commune, et d’indiquer quels sont les hommes qui, agissant en vertu d’une tradition réprouvée par la conscience publique, condamnée par l’expérience,