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Paris aussi tranquille qu’un petit Jean-Baptiste ; est-ce qu’on ne va pas bientôt décréter d’accusation ce j.-f.-là et lui faire connaître un peu le goût des pruneaux de six livres dont il nous a régalés dans le temps ? » Vermersch, rédacteur en chef de ce journal, a déclaré qu’il n’était pour rien dans cette délation ; on en a fait retomber la responsabilité sur un nommé Alphonse Humbert il nous est impossible d’émettre une opinion à cet égard ; nous savons seulement que la dénonciation fut publiée page 8 du n° 27 du Père Duchène, en date du 22 germinal an LXX1X. Le soir même, 12 avril, Delescluze dit, en séance de la Commune, à Raoul Rigault : « Je suis surpris que Chaudey ne soit pas arrêté. » Le lendemain, Chaudey était arrêté par les soins d’un certain Pillotel, qui cinq jours plus tard vint arrêter aussi 815 francs au domicile de Mme Chaudey. Des démarches très pressantes furent vainement faites pour obtenir la liberté de ce prisonnier d’État. Un ami de Chaudey alla en parler à Raoul Rigault, qui répondit : « Entre Troppmann et Chaudey, je ne fais point de différence. »

On a dit qu’une haine secrète, motivée par des faits compromettants dont Chaudey avait eu connaissance, avait poursuivi ce malheureux nous ne faisons que mentionner ce bruit, sans y attacher une grande valeur, car nous pensons que la nature perverse de Raoul Rigault suffit à expliquer le crime dont il a revendiqué l’accomplissement et auquel il est venu présider lui-même. Chaudey n’ignorait pas que les troupes françaises avaient enfin pu pénétrer dans Paris, et il devait penser que sa délivrance était prochaine. De plus, comme on a une invincible tendance à prêter aux autres les sentiments dont on est soi-même animé, il lui était impossible d’imaginer qu’il courût d’autre. danger qu’une prolongation de captivité dans le cas où