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lorsque l’on se souvient du traitement qui a été infligé à des archevêques et à des présidents de chambre de la Cour de Cassation, lorsque l’on voit comment nos généraux sont vilipendés, ce serait se montrer bien susceptible que d’être, non pas blessé, mais atteint par quelques extraits du catéchisme poissard ; on éprouve même une certaine satisfaction à ne pas se sentir indigne de la colère de ceux qui se font les champions des massacreurs et des incendiaires. La seule réponse à faire était de ne point répondre et de poursuivre te travail entrepris.

Parmi les reproches qui m’ont été adressés, il en est un que l’on a répété à satiété. On m’a dit que je piétinais sur des cadavres ; seulement on a négligé de m’apprendre sur lesquels : de sorte que je reste dans le doute et que je ne sais pas encore, à l’heure qu’il est, si j’ai piétiné sur Chaudey ou sur Rigault, sur Centon ou sur Mgr Darboy, sur Vérig ou sur le président Bonjean, sur Sérizier ou sur le P. Cotrault, sur Boin dit Bobèche ou sur le P. Captier, sur Georges Veysset ou sur Théophile Ferré, sur Bénot ou sur Olivaint, sur Caubert ou sur Dalivoust, sur Jecker ou sur François, sur Préau de Vedel ou sur Pacotte, sur Lagrange ou sur Clément Thomas, sur Herpin-Lacroix ou sur le général Lecomte. En attendant que l’on veuille bien m’éclairer à ce sujet, et me dire si j’ai piétiné sur les victimes ou sur les bourreaux, je crois pouvoir affirmer que je n’ai piétiné ni sur Mégy, ni sur Félix Pyat, ni sur Gabriel Ranvier, ni sur Eudes, ni sur tant d’autres qui traitaient de capitulards nos soldats écrasés par des forces supérieures, qui reprochaient à nos officiers de n’avoir pas su se faire tuer, qui poussaient au crime le troupeau de la fédération, qui resteront à jamais rouges du sang qu’ils ont fait verser, mais qui n’ont eu le courage que de se sauver et d’aller attendre