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des informations exactes ne justifièrent que trop la véracité. Le développement de l’injustice produisit bientôt la suppression des juridictions civiles assignées d’abord aux Juges de paix. La réforme étoit outrée : il ne falloit que supprimer les mauvais Juges ; c’étoit la faute de la politique réformatrice et non la mienne : aussi cette légère altération de gouvernement, peu heureuse dans ses conséquences publiques, ne me rendit pas les cœurs qui m’avoit aliénés mon zèle pour la sage dispensation de la Justice. En vain le Gouverneur Carleton, son Lieutenant-gouverneur M. Cramahé, & le Juge en chef, M. Hey, me firent par leurs lettres, que j’ai publiées, des compliments sur une si heureuse révolution amenée par mes soins ; ces compliments même aigrirent mes ennemis. Ce n’est pas la première fois que j’ai été la victime et la dupe de ma façon de penser et d’agir en Citoyen.

Mais une si triste expérience ne m’a jamais fait dévier de cette ligne droite de ma conduite, marquée par la probité à tout homme d’honneur, & par l’État à tout homme en place. Dans le commerce de la vie civile, le même esprit de bienfaisance a marqué de ses traits tous mes déportements : si les succès de l’affluence sont venus couronner mes essais, ma fortune a toujours été au service de mes amis. Je n’ai point borné l’étendue de mes générosités au cercle trop rétréci de l’amitié : toute l’humanité qui s’est trouvée à ma portée a partagé la mesure de mes dons. Je