venger, altérera tout-à-fait son humeur voyageante et le dégoûtera par avance de cette capitale. Un tyran n’a pas l’âme assez grande, assez noble, pour se faire une gloire et un devoir d’aller, de lui-même, expier la tyrannie en offrant de plein gré la personne aux châtiments à qui la justice civile la condamne. Non, non, le général Haldimand est trop flatté de juger les hommes en despote pour venir en criminel se faire juger lui-même.
Que deviendraient donc alors ces assurances de son arrivée, d’abord vers les premiers jours de juin, ensuite vers la fin de juin, après vers le mois d’octobre et depuis dans le cours du mois de juillet ou d’août ? Que deviendrait cet ordre prétendu, expédié pour son retour ? La droiture, la candeur, la franchise doivent souffrir ici de ces questions : mais mettons ces pauvres vertus souffrantes à l’aise et n’empruntons ici que la vérité de leur langage.
Milord, le général Haldimand ne vient point du tout, ou du moins n’est-il encore dans le cabinet aucun arrangement fixe, aucun parti décidé sur cet évènement. Les variations de votre seigneurie l’avaient d’abord assez annoncé et notifié. C’est sous ce triste jour que les avaient du premier coup considérées les sages amis à qui je les avais communiquées. Les nouvelles du temps justifiaient leurs sentiments : les papiers publics se taisent sur