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prolongation du temps ; c’est le déni constant de spécifier la date de l’ordre expédié pour le retour du général Haldimand. Votre seigneurie s’est constamment refusée à cette explication décisive ; refus confirmé aujourd’hui par l’ignorance sur ce fait, ou réelle ou de commande, de M. Townshend : ce refus pourrait ne paraître, peut-être, qu’un fondement à des conjectures et à des soupçons ; mais je suis heureux que monsieur votre fils m’ait fourni des preuves concluantes de la certitude de ces soupçons.

Après un moment de réflexion, rassise et délibérée, M. Townshend m’a intimé que le retour du général Haldimand n’était pas d’ordre mais de simple permission. Oh ! pour le coup, voici une revirement de scène assurément de mystère tout-à-fait impénétrable à la probité, jusqu’ici informée, qui la contemple. Serait-ce, milord, que le général Haldimand aurait sollicité l’agrément de la cour pour un voyage à Londres, au gré de ses désirs ? car le terme « permission » ne peut s’entendre que sous ce jour. Dans ce cas, son retour et le temps de son retour sont tous les deux à son choix : il n’a pu concevoir l’idée d’un tel voyage que dans des circonstances où il ne pouvait pas même se douter qu’un procès grave se méditait et se préparait contre lui à Londres : mais la publication de mon mémoire, déjà parti pour le Canada, en lui apprenant que les lois violées à Québec l’attendent à Londres pour se