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effet consulté, autant du moins que j’en puis juger ; et sur la négative je fus débouté de ma supplique. Je me levai sur ce refus qui sapait toutes mes espérances de sûreté d’intelligence, en le priant de s’intéresser auprès de milord Sidney, pour une réponse, par écrit, aux demandes de mes dernières lettres : il eut la bonté de me promettre, avec un retour obligeant, sa recommandation pour le succès de cette nouvelle requête, et après un remerciement de ma reconnaissance, je pris mon congé et je partis.

Voilà, milord, une des plus singulières audiences, qui dans la situation présente de mes affaires ait jamais pu m’être accordée. Je confesse que la haute idée que j’avais conçue de la sagesse et de la droiture de votre ministère, n’avait pas préparé ma créance à un pareil évènement ; car la politesse et la popularité qui distinguent votre seigneurie, me permettront sans doute de m’expliquer avec cette franchise, cette liberté vraiment anglaise qui tient bien à tout homme d’honneur, qui parle à un ministre animée des mêmes sentiments.

Milord, quel a pu être le but de cette entrevue, requise de moi, sans l’avoir sollicitée et sans même que je pusse m’aviser de la suspecter ? M. Townshend ne m’a donné, au nom de famille de votre seigneurie, aucune autre information que le retour du général Haldimand,