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armée de tous côtés de ses foudres contre moi, par la rectitude de mes sentiments et la vigueur mâle de mes instances. J’aurais combattu en homme d’honneur et de courage contre la tyrannie, déléguée et en chef ; j’aurais été les relancer jusques dans leurs derniers retranchements ; et je ne serais désisté de mes poursuites, que quand la constitution d’Angleterre, elle-même, épuisée, ne m’aurait plus fourni d’armes pour aller en avant. Ces deux sublimes mobiles de la nation à laquelle j’ai l’honneur d’être agrégé, moins peut-être par conquête que par l’unité de sentiments, l’amour de la liberté et de l’honneur, pourraient-ils aller plus loin ? Mais l’Angleterre se consolerait-elle jamais d’être devenue le réceptacle interne d’un despotisme protecteur, déclaré de tous les despotes, que, dans le délire de l’ambition, ou par erreur de choix, le trône pourrait déléguer pour régner dans ses domaines éloignés ? Se familiariserait-elle à n’être plus l’empire de la liberté, le séjour de la justice, en faveur de toute innocence opprimée ; le pays privilégié où règne souverainement les lois ? Verrait-elle d’un œil sec et indifférent sa gloire éclipsée sans s’occuper de la relever ?

C’est au tribunal patriotique de milord Sidney que je défère l’importance nationale de toutes ces questions ; car pour le général Haldimand, il n’est qu’un intrus dans la nation ; et que lui importerait à lui de la